LE GALLICANISME

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LE GALLICANISME

Le souverainisme de l’Eglise Catholique de France ?

Abbé Gabriel - Bossuet et le GallicanismeLe Gallicanisme peut s’énoncer comme une sensibilité du catholicisme français et une doctrine religieuse et politique qui promeut l’idée d’un particularisme et d’un souverainisme français au sein de l’universalité chrétienne.

  

APPROCHE LEXICALE DU GALLICANISME

Ce courant de pensée religieux et institutionnel postule donc l’existence d’une Eglise de France autonome dans son fonctionnement vis à vis du Saint Siège sans jamais rompre les liens qui l’unissent au Pape au plan spirituel et à l’Eglise universelle.

Pour d’aucuns, le gallicanisme a été considéré uniquement comme l’expression d’une tendance à limiter l’ingérence du Saint Siège dans les affaires ecclésiastiques, soit du pouvoir monarchique soit du pouvoir républicain français.

Envisagé sous cet angle, il est certain que le gallicanisme serait dépourvu de toute originalité et ne se différencierait en rien des mouvements d’opposition à l’autorité pontificale qui se sont produits dans nombres de pays chrétiens au fil de siècles.

En réalité, si on analyse d’un peu plus prés les manifestations doctrinales et matérielles du gallicanisme, on y découvre certains caractères spécifiques très accusés qui lui confèrent sa valeur propre.

Ainsi, le gallicanisme affirme :

  • une légitime doctrine rattachée à une tradition nationale ancrée depuis des siècles, soutenant la préservation de la souveraineté religieuse de la France par rapport à Rome
  • une union et une collaboration du clergé et du pouvoir exécutif pour porter au plus des pavois le particularisme religieux français
  • un soutien du chef de l’exécutif, protecteur des libertés gallicanes, au principe d’autonomie de l’Eglise catholique gallicane
  • une limitation de ses préoccupations à la France, sans viser à protéger ou à réformer l’Eglise universelle
  • une gouvernance selon des lois qui lui sont propres et un droit français dont les règles sont rassemblées dans les Libertés de l’Eglise Gallicane
  • une théorie de l’indépendance du pouvoir exécutif français en matière temporelle, fondée sur la conception antique de la souveraineté du prince telle qu’elle apparaissait dans le droit romain
  • une non immixtion du Souverain Pontife dans le gouvernement des affaires temporelles de la France, au visa que ce domaine relève de la seule compétence du Chef de l’Etat lequel n’est, par voie de conséquence, sujet à aucune autre puissance extérieure, fût elle papale :

Li rois est souverains es choses temporeix

  • une volonté délibérée de ne pas rompre avec l’Eglise romaine car, en aucuns et à aucun moment, si vif qu’ait été le mécontentement ou le courroux à l’égard de Rome, la France n’a jamais versé dans le schisme. Les gallicans sont catholiques et entendent, consciemment, le rester.
    Le Gallicanisme est donc non seulement un discours sur les rapports entre l’Etat et la puissance ecclésiastique mais encore une doctrine portant sur l’organisation des pouvoirs dans l’Eglise.

Ainsi, l’Eglise Gallicane de France a toujours été pleinement reconnue comme catholique et soumise au pape sur le plan spirituel, tout en étant intégré à l’Etat et soumise au chef de l’exécutif français sur le plan temporel. En ce sens, pour reprendre et citer une formule consacrée : « l’Eglise est dans l’Etat » sans pour autant que le souverain français soit le chef de l’Eglise Gallicane de France, (comme le souverain anglais est le chef de l’Eglise Anglicane de Grande Bretagne) ; et, sans pour autant aussi, que l’Eglise Gallicane de France ait rompu ses liens avec Rome (ce qui différencie le Gallicanisme de l’Anglicanisme).

On peut donc affirmer que l’idéal revendiqué par l’ensemble des gallicans et certains romains est celui d’un équilibre entre les deux souverainetés, chacune dans leur domaine même si des oppositions arrivent néanmoins à poindre.

* Il reste que le gallicanisme s’oppose — sur divers points — à l’ultramontisme qui est, quant à lui, l’ensemble des doctrines théocratiques favorables au pouvoir absolu du Saint Siège et qui se ramène à deux principes fondamentaux :

  • la domination de l’Eglise sur l’Etat : cette première maxime de l’ultramontanisme détruit jusqu’à la possibilité de la liberté de conscience, met le prêtre au-dessus des lois, livre le mariage et toute la vie civile au sacerdoce
  • la domination du Pape sur l’Eglise : cette seconde maxime de l’ultramontanisme impose à l’Eglise le régime de l’arbitraire, éternise les dissensions religieuses, enlève tout espoir de réforme.
    Par l’un et par l’autre de ces principes, l’ultramontanisme est radicalement incompatible avec la nouvelle civilisation et avec l’évolution sociétale que nous Gallicans n’avons eu de cesse de toujours prôner et prônons encore.

* De cette opposition entre gallicanisme et ultramontisme, a vu germer en l’Eglise de Rome un dessein profond d’omnipuissance et une volonté farouche d’effacement des prêtres catholiques gallicans, qui sont pourtant, les héritiers d’un haut lignage de prélats catholiques remontant à des siècles comme nous le développerons et le prouverons ci-après ; mais que le bas et le haut clergé romain ne cesse pour autant de vilipender et / ou de rejeter.
Votre rejet de ce que nous sommes et de ce que — ne l’oubliez jamais — vos prédécesseurs étaient, à savoir des prélats catholiques gallicans français et ce, pendant des siècles ; et de ce que vous êtes, à savoir les héritiers de ceux-ci que vous le vouliez ou non ; vous conduirait-il, à l’instar des pharaons Toutankhamon, Sethi Ier et Ramses II vis à vis de leur prédécesseur, le pharaon Amenhotep IV nommé aussi Aménophis IV ou Akhenaton :
– à effacer le cartouche même du mot gallican de l’Histoire religieuse de France ?
– à supprimer toutes les représentations du gallicanisme français ?
– à détruire toutes les églises et tous les monuments religieux gallicans ?
– à officier un autodafé des ouvrages religieux gallicans rédigés au fil des siècles ?
– à faire oublier aux fidèles un pan immense de l’histoire religieuse française ?
– à gommer toute trace, toute mention, toute référence d’un souverainisme religieux français ancestral ?
– à nous éradiquer de la surface de la terre ou à nous atomiser dans un néant interstellaire ?

Cette damnatio memoriae dont la majorité d’entre vous —prêtres catholiques romains — usez avec tant de suavité nocive et de malignité dépréciative — en actes et en paroles — à l’égard de ceux que vous honnissez — nous prêtres catholiques gallicans — va-t-il s’étendre jusqu’à la nuit des temps pour que vous puissiez encore et encore ; pour toujours et toujours « régner » dans votre suffisance et dans votre morgue ; vous qui, paradoxalement, exaltez tant « la religion de l’amour, du partage et de l’ouverture » ?

La réponse pourrait être affirmative mais ce serait sans compter sur l’intelligence du peuple de Dieu et sur sa prise de conscience d’une Eglise romaine en opposition flagrante aux préceptes du Christ et en déliquescence de son génome originel — désormais inexistant — celui de l’accueil de l’Autre et du refus du rejet de ses frères en Christ.
Aussi, la présente « synthèse » et / ou la présente « retranscription » de parties d’ouvrages citées dans la bibliographie mais aussi l’analyse personnelle qui en est faite dans cet ouvrage :

  • non seulement, ne constitue nullement un brûlot à l’encontre de nos frères / prêtres romains, du moins pour ceux d’entre eux qui restent dans l’accueil et l’ouverture de leurs frères / prêtres gallicans
  • mais aussi donnera à n’en pas douter, à tout un chacun, une approche et une connaissance historico-religieuse prégnante de ce qu’a été, de ce qu’est et de ce que sera toujours le souverainisme de l’Eglise de France : le Gallicanisme composé de prêtres catholiques gallicans.

L’Eglise Catholique Gallicane de France est cette école de pensée du catholicisme libéral porté à son plus haut degré et fondé sur l’inéluctable et l’imparable liberté qui existe, vit et prospère, en son sein…

La présentation historique du Gallicanisme est imparable car en tant que doctrine et pratique, l’Eglise de France est en étroite connexion avec un contexte historique…

L’Eglise Catholique Gallicane ou Eglise Catholique de France au-delà de son histoire millénaire précédemment analysée, source du bien-fondé de son existence…

L’Eglise Catholique Gallicane est un courant ou une école de pensée du catholicisme libéral porté à son plus haut degré et fondé sur l’inéluctable et l’imparable liberté qui existe…

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