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CATHOLICITE GALLICANE

Abbé Gabriel - La catholicité du prètre GallicanIl est des situations factuelles vécues qui militent à prendre la plume pour retracer soit le sublime d’un événement soit le sordide de ce qu’on a été amener à vivre, à lire ou à entendre, surtout lorsqu’il s‘agit d’une « croyance pontifiante » émanant d’un ecclésiastique romain.

* Ainsi en est-il de cet échange — hélas récurrent et tristement encore d’actualité en ce XXI ème siècle — entre un prélat romain et le prélat gallican que je suis, retranscrit ci- après :

«… le premier : Vous avez dit que vous étiez quoi déjà …. anglican ?
le second : Non … gallican
le premier : Ah ! Je ne connais pas ! ! !  Mais alors ….. Vous n’êtes donc pas catholique ?
le second : Pourquoi cette affirmation péremptoire ?
le premier : Eh bien, seuls les prêtres romains sont catholiques
le second : Ah bon, tiens donc …… En êtes-vous certain ? ….»

me conduit, non point à faire état de mon légitime courroux face à la sottise incarnée de l’ultramontain, mais aussi à rappeler — par ce libelle — l’absurdité de son raisonnement à l’emporte-pièce ; et ainsi répondre, par l’affirmative, à cette question qui ne devrait même pas se poser ou être posée :

le prêtre gallican est-il catholique ?

UNE CROYANCE PONTIFIANTE

Il est vrai que la superbe, l’arrogance, l’autosuffisance et la toute puissance viscéralement ancrées et arrimées en eux depuis des siècles, donnent à ces prélats romains, une telle assurance voire une telle intrépidité qu’ils en oublient tant la parole et les actes du Christ que les fondamentaux de son Église.

* Pour ces « oublieux » tant de l’Evangile que des atomes de la catholicité, nous invitons ce bas et haut clergé romain à découvrir puis à réfléchir sur un ouvrage de référence — celui de Christine Pedotti — 1 qu’ils devraient tous détenir comme « bréviaire » et « viatique » en vue de leur réelle acceptation d’autrui et de la survie de leur propre existence ; tant il est vrai.

qu’il en est des religions comme des civilisations…. elles aussi peuvent disparaitre si elles versent dans l’exclusion, la discrimination, « l’orgueil et l’autosuffisance  2» Car ne nous leurrons pas ce sont bien les prêtres de l’Eglise Catholique Romaine qui, par leur pouvoir absolu et donc non régulé, opèrent une dichotomie de basse extraction consistant :
– à sacraliser ceux qu’ils considèrent, souverainement, comme étant revêtu de tous les attributs honorifiques de la catholicité et
– à blâmer ceux qu’ils considèrent, tout aussi souverainement, comme étant seulement vêtu d’oripeaux d’une catholicité virtuelle ! ! !

C’est d’ailleurs ce « cléricalisme » que le pape François 3 pointe avec acuité et sévérité tant il est à la source de tous les maux du catholicisme, comme le souligne avec force Christine Pedotti :

« ……Le cléricalisme, c’est vous messieurs les responsables de l’Eglise catholique. Vous qui avez confisqués tous les rôles, père, mère, maîtres, savants.

Vous savez tout, vous dirigez tout, vous décidez tout. Voyez le résultat ! Vous avez failli, dissimulé, menti, blessé et pire que tout vous ne vous en êtes pas rendu compte…..
….. Vous exercez un pouvoir sans partage, selon vos lois et vos règles … et même en dehors d’elles puisque Dieu seul est votre droit….
…..Au fur et à mesure des siècles, vous avez accumulé les signes de pouvoir et de puissance…..
……..La conséquence de votre conception du pouvoir, c’est l’abus généralisé et caractérisé…….»

* Alors, pour contrer l’hégémonisme et l’abus de pouvoir de cette romanité en crise abyssale qui s’autorise encore et toujours à décerner des satisfecit aux uns mais non aux autres — tel le cas de l’imprimatur catholique attribuée par eux à certains mais pas à tous — il importe :
– d’une part, de fustiger le raisonnement inepte du romain refusant la catholicité aux prêtres gallicans et
– d’autre part, de porter à l’acmé les clés de la vérité historique et sacramentelle fondant la catholicité du prêtre gallican.

Prêtre gallican qui lui, reste ouvert à l’égalité et à la démocratie dans l’Eglise, à la différence du prêtre romain englué dans sa posture de détenteur autocrate de la vérité absolue ; conforté en cela par Rome lui-même 4 :

« L’Eglise de part sa nature est une réalité qui se distingue des sociétés humaines. Par conséquent, on ne peut pas admettre dans l’Eglise cette mentalité : l’égalité et la démocratie » ! ! !

Dès lors, le prélat romain formaté puis adoubé par Rome s’ auto-proclame :
– tant censeur omnipotent du genre humain, qu’il ne connait par ailleurs pas, n’étant pas confronté dans sa vie aux affres réelles, palpables et « épidermiques » de l’existence de l’homme, de la femme ou des enfants qu’il s’autorise à « guider »
– que dispensateur impitoyable de prébendes à ceux qu’ils considèrent comme étant régulier dans leur ministère sacerdotal au visa d’une catholicité qu’ils leur attribuent ou pas.

Ces donneurs de leçons devraient se remémorer et analyser cette phrase issue de l’Evangile de saint Matthieu 5 :
« Malheur à vous, guides aveugles, qui arrêtez au filtre le moustique et engloutissez le chameau.»

eux qui sont si prompts à étouffer et / ou à avaliser l’ignominie d’actes perpétrés ou l’indignité de propos déclarés par nombres de leurs congénères sur des faits sociétaux affectant gravement l’Eglise ; et qui, dans le même temps, se piquent d’être les Fouquier – Tinville, les nouveaux accusateurs publics des prêtres gallicans qu’ils méprisent sous couvert de leur supposé …. non catholicité.

* De cette opposition entre gallicanisme et ultramontisme, a vu germer en l’Eglise de Rome un dessein profond d’omnipuissance et une volonté farouche d’effacement des prêtres catholiques gallicans, qui sont pourtant, les héritiers d’un haut lignage de prélats catholiques remontant à des siècles comme nous le développerons et le prouverons ci-après ; mais que le bas et le haut clergé romain ne cesse pour autant de vilipender ou de rejeter.

Votre rejet de ce que nous sommes et de ce que — ne l’oubliez jamais — vos prédécesseurs étaient, à savoir des prélats catholiques gallicans français et ce, pendant des siècles ; et de ce que vous êtes, à savoir les héritiers de ceux-ci que vous le vouliez ou non ; vous conduirait-il, à l’instar des pharaons Toutankhamon, Sethi Ier et Ramses II vis à vis de leur prédécesseur, le pharaon Amenhotep IV nommé aussi Aménophis IV ou Akhenaton :
– à effacer le cartouche même du mot gallican de l’Histoire religieuse de France ?
– à supprimer toutes les représentations du gallicanisme français ?
– à détruire toutes les églises et tous les monuments religieux gallicans ?
– à officier un autodafé des ouvrages religieux gallicans rédigés au fil des siècles ?

– à faire oublier aux fidèles un pan immense de l’histoire religieuse française ?
– à gommer toute trace, toute mention, toute référence d’un souverainisme religieux français ancestral ?
– à nous éradiquer de la surface de la terre ou à nous atomiser dans un néant interstellaire ? Cette damnatio memoriae dont vous usez avec tant de suavité nocive et de malignité dépréciative
— en actes et en paroles — à l’égard de ceux que vous honnissez (nous prêtres catholiques gallicans) va-t-il s’étendre jusqu’à la nuit des temps pour que vous puissiez encore et encore et pour toujours « régner » dans votre suffisance et dans votre morgue ; vous qui, paradoxalement, exaltez tant « la religion de l’amour, du partage et de l’ouverture » ?

La réponse pourrait être affirmative mais ce serait sans compter sur l’intelligence du peuple de fidèles et sur sa prise de conscience d’une Eglise romaine en opposition flagrante aux préceptes du Christ et en déliquescence de son génome originel, celui de l’accueil du tout Autre et du refus du rejet de ses frères en Christ.

Aussi, la présente « synthèse » et / ou la présente « retranscription » de parties d’ouvrages citées dans la bibliographie mais aussi l’analyse personnelle qui en est faite dans ce fascicule :
– non seulement, ne constitue nullement un brûlot à l’encontre de nos frères / prêtres romains, du moins pour ceux d’entre eux qui restent dans l’accueil et l’ouverture de leurs frères / prêtres gallicans
– mais aussi, donnera à n’en pas douter, à tout un chacun, la certitude de la licéité de la catholicité du prêtre gallican qui — contrairement à ce que laissent à penser nombres de faquins de romains — ne sont nullement frappés d’impéritie.

1 Christine Pedotti : « Qu’avez-vous fait de Jésus ? » Edt. Albin Michel – 2019.
2 Cardinal Ratzinger futur pape Benoit XVI – propos lors du Chemin de Croix au Colisée à Rome en 2005
3 Lettre du pape François au peuple de Dieu – Vatican – 20 août 2018
4 Pape Benoît XVI – Directoire pour le ministère de la vie des prêtres (Chp 26 : Tentation du démocratisme et de l’égalitarisme) – 2013
5 Evangile selon saint Matthieu 23. 24

UNE CATHOLICITE HISTORIQUE

Le « dialogue » retranscrit précédemment dans l’introduction, tout à la fois invraisemblable et insoutenable, s’avère souvent le pendant de saillies ou d’écrits de piètre facture de certains prélats romains, osant sans ambages affirmer :

« le prêtre gallican n’est pas un prêtre en union avec l’Eglise catholique » voir 6
« le baptême d’un enfant par un prêtre gallican ne lui permettra pas de suivre les cours de catéchisme »
« le mariage par un prêtre gallican ne sera pas reconnu par l’Eglise, ni présent dans un quelconque registre » voir 7

postule, en toute évidence, l’axiome suivant : « Les idées fausses, voilà l’apanage de la sottise. »

En effet, seuls les sots ou les mystificateurs osent encore et toujours véhiculer ces propos ineptes aux termes desquels les prêtres gallicans ne sont pas catholiques ou ne sont pas en union avec l’Eglise catholique ! ! !

Ces « fâcheux » versent dans un prosélytisme de mauvais aloi car, tout en sachant que le gallican est dans la vérité et la licéité lorsqu’il affirme légitimement que son ADN est catholique et qu’il est en union spirituelle (mais non temporelle) avec l’Eglise de Rome ; préfèrent de beaucoup laisser à penser que ce dernier est « un imposteur », « un usurpateur », allant même le considérer comme « un pestiféré » voué aux gémonies et à « la Sainte Inquisition Verbale » d’une romanité en manque d’arguments à son encontre et en perte de crédibilité croissante.

Comme l’énonçait Francis BACON  (voir 8)  :

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose »

et nous de rajouter à cette maxime :

« il en restera toujours quelque chose …. à savoir, une part de pseudo vérité frelatée dans l’esprit des êtres faibles ou incultes ……. et, cela fera très bien l’affaire pour ternir, salir et a fortiori éradiquer le prélat gallican »

Alors face à toutes ces exhortations volontaristes d’une romanité enfermée sur elle même et dépossédée d’un amour de l’Autre et d’une ouverture à l’Autre ; la seule réponse possible, que nous Gallican donnons, est celle de l’intelligence, de la raison et de l’Histoire.

Mais le romain persiste dans une doxa intolérable et persévère dans un rejet de son frère gallican qui — ne lui en déplaise — est, et reste son semblable et son égal par le sacré qui les lie au visa du ministère sacerdotal.

Ainsi, faisant fi de pans séculaires de l’Histoire de l’Eglise catholique française, les prélats romains ont l’indécence, voire, l’ignominie d’oser qualifier les prélats catholiques gallicans de
« prêtres non catholiques » ou encore de « prêtres en non union avec l’Eglise catholique » ! ! !

Il est vrai qu’à défaut d’arguments imparables, ces pauvres hères, errent dans les limbes du mensonge et de l’absurdité de leurs pontifiantes déclarations ; voire même se piquent d’être outrageants et discriminants envers nous.

Pour non point convaincre, quiconque d’ailleurs — tant le prosélytisme n’est pas de mise chez nous — mais acter l’imparable vérité que le prélat gallican est intrinsèquement catholique, j’invite ces « faquins de romains » à se nourrir de l’Histoire du Gallicanisme qui rappelons-le — tant aux ignorants, qu’aux non instruits — relève du Gallicanisme historique en tant que particularisme et souverainisme de l’Eglise Catholique de France qui existe depuis des siècles.

Dénier ou récuser, en ce XXI ème siècle, le qualificatif de « catholique » aux prêtres gallicans :

– c’est renier l’histoire religieuse de France gouvernée par le gallicanisme depuis des temps séculaires, comme amplement développé dans un fascicule intitulé : « Le particularisme de l’Eglise Catholique de France : le Gallicanisme » et auquel s’adresse tant celles et ceux qui n’ont pas eu la grâce de connaître l’existence de ce courant du catholicisme, au visa d’un silence nourri opposé par le clergé romain ; que celles et ceux qui ont, en revanche, une parfaite connaissance de ce courant de pensée, par leur formation religieuse, mais qu’un oukase romain interdit de mentionner, de reconnaître ou pire d’avaliser
– c’est gommer tous les souverains catholiques gallicans de France mais aussi tous nos régimes politiques qui se sont succédés au fil des temps et qui tous, ont reconnu le gallicanisme ( à l’exception de Vichy) ou l’ont même ré-instauré (Général de Gaulle en 1944)
– c’est mépriser tout le Bas et Haut clergé catholique gallican de tous ces temps séculaires, notamment Mgr Jacques-Bénigne Bossuet, Mgr. Gilbert de Choiseul, Mgr. Charles- Maurice Le Tellier, Mgr Etienne-Alexandre Bernier, Cardinal Charles-François-Marie Caselli et tous les autres prélats gallicans de France depuis des siècles
– c’est mépriser tous ces hommes, toutes ces femmes, tous ces enfants en un mot, tous ces fidèles de France, de tous ces temps immémoriaux — terreau du gallicanisme catholique et du catholicisme de France — et qui ont façonné et forgé l’Eglise de France actuelle
– c’est honnir à la face du monde chrétien, tous ces fidèles et tous ces ecclésiastiques français — catholiques gallicans qu’ils étaient, le sont restés et moururent en ayant reçu les sacrements de prêtres tout autant gallicans qu’eux — en ayant l’outrecuidance d’oser affirmer qu’ils n’ont jamais été catholiques ! ! !

Ô désastreuse vision tronquée de l’Histoire de France et de l’Histoire religieuse Ô honteux fourvoiement dans la dénaturation d’une réalité incontournable
Ô ignoble rejet d’un irénisme intra catholique, pour autant, imparable et incontournable

6 Mail du 21 juillet 2020 d’un haut prélat de l’Evêché de Belley-Ars (Ain)
7 Mail du 31 juillet 2020 d’un abbé d’Alsace (Haut Rhin)
8 Francis Bacon (1561 – 1626) philosophe et homme d’Etat anglais

UNE CATHOLICITE SACRAMENTELLE

Mais au-delà de cet aspect historico-religieux que nombres de membres du clergé romain occultent sciemment tant la gêne et l’embarras sont présents en permanence en eux ; il importe de se référer au sens même du mot « catholique » (adjectif venant du grec Katholikos signifiant « universel ») pour en conclure à sa parfaite adéquation et à son entière symbiose avec le gallicanisme.

Loin de nous l’idée de faire abstraction d’hommes de qualité et d’intelligence chez les prélats romains — oui …. ils existent — et il nous est même possible de nous y référer, pour en conclure, à l’acception imparable du mot catholique aux gallicans ; fermant ainsi le ban à la critique venimeuse d’une romanité sclérosés dans son étroitesse d’esprit et sa méconnaissance réfléchie ou son ignorance assumée du fait religieux gallican séculaire.

La réalité de « l’imprimatur catholique » au prêtre gallican est indiscutable et ne saurait souffrir discussion superfétatoire ou polémique stérile au visa de trois éléments :

– le premier, en ce que le gallican peut certifier avoir reçu les trois sacrements de l’initiation chrétienne :

* le Saint Baptême — premier sur sept de tous les sacrements catholiques — est le porche de la vie dans l’esprit (vitae spiritualis ianua) 9 et la porte qui ouvre accès aux autres sacrements. Il introduit l’homme dans la famille des chrétiens qui dès lors est incorporé à l’Eglise. Il est le sacrement de « l’identité chrétienne » 10 indélébile car ancré chez celui qui a reçu le baptême.
* la Sainte Confirmation — second sur sept de tous les sacrements catholiques — est nécessaire à l’accomplissement de la grâce baptismale ; en ce que le lien du baptisé avec l’Eglise catholique est encore rendu plus parfait car enrichi d’une force spéciale de l’Esprit Saint.
* la Sainte Eucharistie — troisième sur sept de tous les sacrements catholiques — achève l’initiation chrétienne en ce que celui qui a été élevé au sacerdoce royal par le Baptême et configuré plus profondément au Christ par la Confirmation, celui-là par le moyen de l’Eucharistie participe avec toute la communauté au sacrifice même du Seigneur.

Il est donc incontestable que par ces trois Sacrements de l’initiation chrétienne, l’homme né à une vie nouvelle par le baptême catholique qu’il reçoit ; puis, est fortifié par le sacrement de la confirmation reçu de l’Evêque ; et enfin reçoit, dans l’Eucharistie, le pain de la vie éternelle.

Nous avons ici trois des actes de catholicité inébranlables et irréfragables qui actent la catholicité d’un homme ; toute allégation contraire relève de la plus sotte et inquiétante ineptie.

– le second, en ce que le gallican épouse le principe d’universalité de vocation de l’Eglise catholique dont la mission s’étend à tous les temps, à tous les lieux et à toutes sortes de personnes par le biais de l’évangélisation
– le troisième, en ce qu’à l’instar de tout catholique, le gallican « est un disciple du Christ qui a été appelé à suivre la voie ouverte par Jésus. Il a répondu à un appel, plutôt que disposer d’une identité. » 11

Et le Père Henri-Jérome Gagey d’ajouter dans son interview : « Qu’est-ce qu’être catholique? » :

« Les premiers disciples étaient des catholiques, non pas parce qu’ils obéissaient à un pape ou croyaient à une théologie trinitaire qui n’avait pas encore été formulée,
mais parce qu’ils se rassemblaient en sachant qu’ils étaient alors à deux ou trois, le corps du Christ.

Etre catholique c’est choisir de répondre à l’appel du Christ.
Etre catholique c’est reconnaître en Jésus la manifestation de la vérité et de l’amour, à la suite des prophètes et des sages d’israël ; et accepter d’entrer à sa suite dans ce chemin de vie. »

Ces « éléments de catholicité » complètent ceux du Père Michel Souchon 12 dans son interview :
« Que veux dire être catholique ? » :
« Je préférerais vous expliquer ce que c’est qu’être chrétien. Pourquoi ?
Parce qu’être catholique c’est avant tout d’être chrétien.

Ainsi la phrase du Credo : « Je crois à la Sainte Eglise Catholique » ne veux donc pas dire : « j’ai foi en l’Eglise catholique à l’exclusion des autres ; mais j’ai foi en la catholicité de l’Eglise », en son universalité.

L’Eglise est catholique lorsqu’elle s’adresse à tous les hommes, à l’univers entier ; elle est catholique parce qu’elle tient de son Seigneur tout ce qui est nécessaire au salut de tous ; parce que personne est exclus de ce salut.

Pour aller à l’essentiel, il vaut donc mieux chercher ce qui nous unit aux autres confessions chrétiennes, plutôt que ce qui nous sépare.

Alors qu’est-ce qu’être chrétien ? Le mieux est de citer saint Paul (Romains 10, 9) :

« Si de ta bouche tu confesses que Jésus est Seigneur et si, dans ton coeur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé »»

Dès lors, comme le font hélas nombres de romains, se draper avec maestria, suffisance et superbe dans une vérité imparable, inébranlable en affirmant que les prélats catholiques gallicans sont des « prêtres non catholiques » ou encore des « prêtres en non union avec l’Eglise catholique » acte si besoin est leur mépris, leur dédain et leur infatuation absolue ; considérant encore et toujours que seuls les prêtres romains sont catholiques ! ! !

Il est vrai que ces prélats romains — à tort d’ailleurs — confèrent le sceau de la catholicité au seul bornage de l’obéissance des vicaires du Christ au pouvoir temporel du pape et à l’impérieuse obligation pour tous les prélats dits « catholiques » de se soumettre à l’imperium du saint Père ! ! !

Voilà bien une approche atypique de la notion de catholicité démentit fort heureusement par de grands théologiens et par l’histoire de l’Eglise.

Oui, nous Gallicans sommes catholiques et oui nous Gallicans reconnaissons le pouvoir spirituel du pape tant celui-ci est primordial, nécessaire et impérieux pour l’universalité de l’Eglise catholique.

C’est ce pouvoir spirituel qui est la clé de voute, l’ossature de l’Eglise catholique ; et oui, nous l’assumons, peu nous chaut le pouvoir temporel du saint Père.

Ce n’est pas de ce pouvoir temporel qu’il détient la vérité de l’Evangile, qu’il incarne en sa personne la spiritualité, qu’il est le phare de l’Eglise dans les  ténèbres du monde : c’est de son seul pouvoir spirituel qu’il à la charge —ô combien immense — de toute l’universalité de l’Eglise catholique.

Dès lors, pourfendre avec haine viscérale, machiavélisme ourlée ou critique larvée le prêtre gallican en sa catholicité revient en somme à verser, pour nombres de prélats romains, dans une guerre picrocholine — dont les causes sont en fait ô combien dérisoires, ridicules ou insignifiantes — en ce qu’il s’agit d’un « conflit unilatéral » actionné et entretenu par les seuls ultramontains vis vis de nous, qui ne sommes qu’ouverture et acceptation de nos autres Frères catholiques romains mais aussi de tous nos autres Frères des Eglises catholiques orientales comme l’Eglise antiochienne syriaque maronite plus connue sous le nom d’Eglise maronite du Liban dont l’autorité suprême est le patriarche d’Antioche des Maronites.

9 « Cathéchisme de l’Eglise catholique » p. 266, 277, 285 – Edt. du Cerf
10 Bernard Sesboué « Croire : Invitation à la foi catholique pour les femmes et les hommes du XXI è siècle » – p. 487 – Edt. MamE 1999
11 Interview du Père Henri-Jérôme Gagey, Théologien, quotidien La Croix – 19 janvier 2016 : « Qu’est-ce qu’être catholique ? »
12 Interview du Père Michel Souchon, Théologien, quotidien La Croix sur internet : « Que veux dire être catholique ? »

UNE CATHOLICITE IMPARABLE

L’Eglise Catholique Gallicane — et donc son clergé catholique gallican — qui n’est pas une « Eglise de plus » ou une « Eglise parallèle » et encore moins une « Eglise déclarée schismatique par Rome », est simplement ce courant ou cette école de pensée du catholicisme libéral porté à son plus haut degré et fondé sur l’inéluctable et l’imparable liberté qui existe, vit et prospère, en son sein, sans l’once d’une crainte des « San-Benito » de la pensée unique ; qui eux, tendent à imposer leur prétendue infaillibilité ou leur diktat et ce, au plus grand et au plus manifeste mépris de Dieu lui même.

Aussi,

– quant aux plus « pénétrants adversaires » du gallicanisme qui oeuvrent dans le but de faire pièce à ce particularisme, à ce souverainisme religieux français séculaire au sein de l’universalité chrétienne ; mais aussi à jeter l’opprobre sur les prêtres catholiques gallican
– quant à ces « âmes charitables » qui se font une loi d’aimer leur prochain, mais qu’un « zèle religieux » mal compris ou une « ardeur ostensible de la trop grande gloire de Dieu », pousseraient à se détourner des membres de l’Eglise Catholique Gallicane en jetant sur eux l’anathème ; nous les engagerions ardemment, « pour toute représailles et sans l’ombre de rancune », à méditer quelque peu, voire même conséquemment (13)  nécessaire ouverture d’esprit :

Et pour mettre un terme aux éventuelles belligérances doctrinales, religieuses ou institutionnelles, il serait temps que ceux qui tendent à exister par le mépris, le conflit, le rejet ou la négation de leurs Frères catholiques gallicans :

– en premier lieu, s’invitent, enfin en ce XXI ème siècle, à un irénisme oecuménique intra catholique de bon aloi par des attitudes et des propos visant à une compréhension mutuelle et à une co-existence mutuelle entre prélats professant la même religion ; et ce, en se focalisant sur ce qui nous unit ou nous rapproche et en minimisant ce qui nous éloigne ou nous amène à une querelle religieuse ; battant ainsi, légitimement en brèche, l’Encyclique
« Humani Generis » du pape Pie XII promulguée le 15 août 1950 qui voulait mettre en garde contre « les opinions et erreurs modernes menaçant de miner les fondements de la doctrine catholique » ! ! !

– en second lieu, avalisent, avec honnêteté intellectuelle, historique et religieuse que le Gallicanisme — que nous qualifions avec force de « passé d’avenir » — reste cette sensibilité du catholicisme français et cette doctrine religieuse et politique qui a promu et promeut encore et toujours l’idée d’un particularisme et d’un souverainisme religieux national imparable au sein de l’universalité chrétienne. Universalité chrétienne qui, hélas, se fait damer le pion soit par des mascarets religieux hautement extrémistes et mortiféres, soit par des tsunamis évangéliques tentaculaires, soit par des groupuscules sectaires déviants.

– en troisième lieu, se rappellent que Saint Paul dans l’une de ses quatorze Epitre — 2 ème Timothée 2 – 24 —exige de tout serviteur de Dieu qu’il s’abstienne de dispute :

« Servum autem Domini non oportet litigare sed mansuetem esse ad omnes docibilem patientem »

« Le serviteur du Seigneur ne doit pas avoir de querelles mais doit être affable envers tous, capable d’enseigner et patient dans l’épreuve. »

13 ,sur deux textes ô combien essentiels à leur
* Evangile selon saint Matthieu – chap. XII – versets 46 – 50 quant à l’universalité de la famille spirituelle
* Evangile selon saint Matthieu – chap. XIII – versets 54 – 58 quant à l’universalité du message évangélique.

14 Henri du Brieux « Gallicanisme et Ultramontanisme », Essais Politiques – Edt. Evain-Roger – Juillet 1879

Ainsi, est posé le postulat que le ministre de Dieu ne doit pas verser dans la contestation, surtout quand il s’agit de questions vaines, frivoles, sans raison et sans fondement.

Dès lors, s’interroger sur la catholicité du prêtre gallican revient à poser une question dénuée de tout intérêt. Ne vous en déplaisent messieurs les prélats romains, notre catholicité est imparable.

Enfin, nous appelons de nos vœux que tant les plus hauts responsables de l’Eglise Catholique Romaine que tous ses ministres qui la servent et l’honorent soit avec un zèle intéressé, soit avec une ardeur non feinte mais toujours très prompts à jeter l’anathème sur autrui et plein de morgue à notre endroit se  remémorent ce passage de l’Evangile de saint Matthieu (15) :

« Le Royaume de Dieu vous sera retiré pour être confiée à un peuple qui lui fera produire des fruits »

et actent que l’Eglise voulue par Jésus, n’est pas cette structure centralisatrice « vaticano- catholique » — comme le mentionne Christine Pedotti — mais la grande assemblée solennelle du peuple d’Israël : Ecclesia (en grec) Kahal ou Kehilla (en hébreu), dont nous prêtres catholiques gallican sommes.

Ajaccio
14 août 2020

Gabriel Versini-Bullara Abbé Catholique Gallican Paroisse Mater Dei

15 Evangile selon Saint Matthieu 21, 43-44

 

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